mardi 4 septembre 2012

Message secret à Villers le Lac

La chapelle des Bassots à Villers le lac, est étonnante à plus d’un titre…
Son clocher penche comme la tour de pise… c’est à peine visible, mais c’est une réalité, allez voir...

A l’intérieur, au-delà de la beauté de son plafond à caissons, de ses statues (en particulier de son St Nicolas), elle recèle un mystérieux message…
Il y a tellement à admirer dans si peu de place que l’on a l’impression d’être entré dans un coffre au trésor…
Les matériaux utilisés pour son plafond évoquent plus les châteaux que les chapelles de village… Dès l’entrée on est sous le charme…

A droite, dans un réalisme merveilleux Saint Nicolas nous offre le miracle du saloir comme un spectacle. Les petits enfants qu’il a ressuscités débordent de vie.

Mais l’exception symbolique se situe près de l’autel… à gauche…

La chaire de prédication est posée dans le cœur. Habituellement dans les églises la chaire est surélevée, mais ici elle est au niveau des fidèles (ou presque)…

On retrouve St Nicolas sur le panneau du haut, et il faut se pencher pour découvrir le médaillon du MESSAGE…

HODIE MIHI CRAS TIBI…
Plus d’un latiniste s’est cassé les dents sur la formule mystérieuse… qui n’est inscrite dans aucun texte de référence…
Il y a sur le médaillon… un crâne qui figure la mort…
Un sablier qui évoque le temps qui passe : la vie …
Un cierge allumé, l’espérance de l’éternité…
Et une rose…cette fleur assure en occident un rôle similaire au lotus en Asie : La vie qui renait…
Dans l’antiquité elle appartenait à Vénus, dans le christianisme elle est à la vierge (rosaire).
Elle est le symbole de l’amour, de l’attachement et du don de soi…
C’est pour ces vertus qu’on la déposait en offrande aux morts…
HODIE MIHI CRAS TIBI peut alors être décodé :
Littéralement : Aujourd’hui Moi, demain toi…
Avec le rébus cela devient : l’espérance de l’éternité doit consacrer ton temps avant la mort, par l’amour et la charité, car aujourd’hui c’est moi, mais demain ce sera ton tour…
On comprend alors pourquoi dans la chapelle il y a un autre élément qui ne semble pas à sa place au fond de l’église : le jugement dernier…
En observant bien, vous comprendrez que l’artiste qui a peint la chaire du cœur et son message, a complété son œuvre avec ce panneau du jugement dernier qui devait couronner comme un dais, le siège du prédicateur…
« Saint Nicolas par sa foi a ressuscité trois enfants, mais le secret du miracle c’est l’amour et le don de soi du saint, qui nous invite à consacrer tout le temps de notre vie à cette Lumière… avant le jugement dernier…»
La résurection ce n'est pas le Phoénix, c'est l'Amour, ou alors l'Amour c'est le Phoénix, la vie qui recommence éternelle...
Tabernacle de la chapelle de CHAZOT (encore un mystère)...
Quant à ceux qui seraient tenté d’y voir un symbole ésotérique  « Franc-maçon » qu’ils regardent les dates de création des œuvres de la chapelle des Bassots … la franc-maçonnerie n’existe que depuis 1750… j’ai dit

lundi 3 septembre 2012

Deux mystères à Grand Combe Chateleu

Grand Combe Chateleu est bien connue pour ses fermes écomusées, remarquables et si bien entretenues par les passionnés qui les font vivre, mais l’église du village, mérite le détour, et surtout la visite…

Le cœur de l’édifice est une accumulation de symboles extraordinaires…
Deux tableaux bibliques hors normes, à droite le roi David et sa Harpe, à gauche l’évocation du sacrifice d’Abraham…


Sur les côtés du maître autel, deux grands panneaux en bois sculpté, recouverts de feuille d’or, illustrent  à gauche, les symboles du nouveau testament et à droite, ceux de l’ancien testament.

Une importante frise en relief en haut du cœur, présente quatre motifs exceptionnels : le tombeau du christ fait face à l’arche d’alliance tandis qu’au-dessus du tableau d’Abraham, l’agneau du sacrifice rayonne, en face des instruments de musique chers à David…
Le réalisme de tous ces reliefs est impressionnant, mais la curiosité se situe en haut du panneau des symboles de l’ancien testament …
On peut voir en effet la coiffe d’Aaron (Grand-Prêtre frère de Moïse) posée sur le pectoral d’Aaron (Exode XXVIII -15-30) qui est partiellement recouvert.
Ce détail est remarquable car d’une part la représentation du Pectoral Sacré est assez rare, mais c’est sans doute, le seul cas dans toute l’iconographie religieuse, où le pectoral est joint à la coiffe, rassemblant ainsi les deux signes distinctifs du sacerdoce d’Aaron…

En sortant de l’église et en redescendant vers les fermes musées, on longe la mairie école qui porte en fronton, un motif carré sculpté dans un beau calcaire jaune de Morteau.
Ce « caisson » représente une ruche en paille avec treize abeilles… (certaines sont moins visibles mais il y en bien treize)…

Ce caisson est une copie, ou du moins une interprétation d’un très célèbre « caisson » qui orne un magnifique plafond de l’Hôtel Lallemant à Bourges (construit vers 1500).

Ce caisson fut repris et interprété dans les visions symboliques de Fullcanelli, alchimiste en vogue au XIXème siècle, une époque où les mystères inspiraient les artistes…
La date de 1883 confirme une réalisation en plein dans cette mode…
La ruche et le pectoral sont des « référents » dans la symbolique. La ruche figure l’Athanor (le four des transformations alchimistes) et le pectoral est la clef de toutes les combinaisons symboliques de la Kabbale…
La ruche (Athanor) nous conduit à Sainte Barde (patronne des Alchimistes) qui est visible dans la grotte de Remonot de l’autre côté du Doubs….

 Piste à suivre