« Et ses
sources miraculeuses »
La
grotte de Remonot se situe dans le défilé d’Entreroche à mi-chemin entre
Morteau et Montbenoit, sur la départementale 437.
Il
s’agit de la seule grotte consacrée en « église catholique » en France.
.
Avant
de devenir une chapelle, cette grotte fut longtemps utilisée par des ermites.
La statue du XIV ème siècle de la « Pitié de Dieu » relie l’Histoire
du lieu à la fin des templiers. Bien avant cela des druides y auraient pratiqué
leurs cultes de la Nature. De plus, il est probable qu’au néolithique la grotte
fut occupée comme en attestent les sites voisins, du col des roches (abri sous
roche) ou de la grotte de la Toffière (grotte de l’Empereur) côté Suisse, ou
encore « la Roche au Pécheur » près de Villers-le-lac, où fut trouvé "une
idole" de l’époque.
Avant
d’être consacrée en église en 1863, les sources de la grotte étaient déjà
reconnues pour leur pouvoir de guérir la vue. Le plus vieux des exvotos, date
de 1865.
La
grotte se compose d’une partie chapelle à l’entrée, puis derrière l’autel, on
peut accéder par une passerelle métallique à la partie naturelle de la grotte qui
présente diverses draperies de Calcite assez remarquables, jusqu’au fond où
coule un ruisseau sous-terrain.
La
partie consacrée à la prière, recèle plusieurs statues polychromes qui forment
avec la vierge de l’autel et son "histoire légendaire", un ensemble
intéressant à découvrir.
Vous
trouverez sur la gauche de l’église, la statue d’un ermite à genoux, en hommage
à tous ceux qui ont occupé la grotte avant qu’elle ne soit consacrée.
Du
même côté en approchant l’autel vous verrez une représentation exceptionnelle
de "Dieu Lui-même" offrant son fils martyrisé. La statue date du XIVème
siècle, soit un temps où les anciens templiers après la dissolution de leur
ordre, se trouvaient « interdits » de parler de leur histoire.
Certains se sont donc fait ermites ou moines dans une autre congrégation.
Il
est possible que l’un d’entre eux se soit installé à Remonot, le prince de
Neuchâtel étant un allié historique des Templiers comme le montre l’historique de
la commanderie de Chazot.
Ce
détail est à relier à la croix qui domine le maître autel :
Cette
croix est recouverte du linceul du Christ. Ce qui nous relie au fait que le
Saint Suaire (de Turin) fut « hébergé » dans la région au XIVème
siècle, à St Hyppolyte. Eglise où figure un templier présentant le linceul…
La
statue de la Pitié de Dieu est un indice très fort pour étayer cette hypothèse.
De
l’autre côté du maître autel, on trouve la source de la vierge ainsi que deux
autre sources miraculeuses, sous 2 statues très symboliques : Sainte
Agathe et Sainte Barbe.
Sainte
Barbe est la patronne des mineurs, le fait d’être dans une grotte, sous terre
donc, justifie sa présence. On invoque son nom avant de s’avancer sous terre.
Elle est représentée avec un tour où elle fut enfermée puis brûlée. C’est aussi
la patronne des pompiers et des mères de famille. Une cérémonie de protection
de la famille existe pour le 4 décembre.
Sainte
Agathe est représentée tenant des pinces de forgeron. Au cours de son martyr on
lui aurait arraché les seins avec cet instrument et Saint Pierre l’aurait
visité dans sa prison pour la guérir. Elle fut ensuite tuée puis brûlée. Elle
vivait à Catane en Sicile au pied de l’Etna.
Après
sa mort un séisme aurait bouleversé la ville, et l’Etna serait entré en
éruption. Des habitants de Catane auraient placé devant la lave, un voile ayant
appartenu à Sainte Agathe et la lave aurait épargné la ville.
C’est
la patronne des bijoutiers (pierre d’Agathe), mais c’est aussi elle que l’on
peut invoquer pour être protégé des tremblements de terre ou des éruptions
volcaniques.
Ces
deux saintes protègent donc le pèlerin dans la grotte, d’un éventuel séisme ou
d’un éventuel glissement de terrain qui écroulerait la voute.
Enfin
la statue qui orne le maître autel est une vierge des douleurs du XIVème
siècle.
On
lui attribue les guérisons miraculeuses que l’eau de la grotte prodigue pour
les problèmes oculaires. Cette vertu attribuée aux eaux de la grotte remonte au
moins à cette époque.
Derrière
le maître autel, une passerelle conduit au fond de la grotte. En passant ce
petit pont, on peut admirer sur la droite une magnifique cascade de Calcite où
l’eau ruisselle en continu.
De
l’autre côté de la passerelle, il n’y a plus d’aménagement, la grotte redevient
naturelle.
Tout
au fond 6 mètres plus loin, le ruissellement a engendré une draperie de Calcite
et un dépôt au sol qui baigne dans un petit bassin.
Près
du bassin au fond de la grotte, les mélodies de l’eau qui coule goutte à goutte, offrent une ambiance reposante presque mystique.
En
revenant vers la Chapelle le cliché est aussi très suggestif pour un retour à
la lumière.
A suivre une explication des miracles... de la grotte.